Article paru dans Les Tablettes Lorraines – Octobre 2024 – Alexandra Marquet
Implanté à Bar-le-Duc, le centre de ressources Techniques Jet fluide et usinage – CRITT TJFU – développe des solutions innovantes pour répondre aux problématiques rencontrées par les entreprises par projection à froid d’eau, d’azote ou encore de Cold Spray. Reconnu à l’international, l’acteur meusien
se veut le chantre de l’accessibilité de l’innovation.
Apporter des réponses technologiques aux entreprises, quelle que soit leur activité, c’est l’ADN du laboratoire de recherche industrielle TJFU. L’histoire de cet acteur incontournable associant recherche et transfert de technologies n’est pas récente. L’aventure est née en 1985 avec déjà Raffaël Masiello, son directeur général actuel.
«À l’époque, on a créé une école de coupe outil matériaux car on s’interrogeait et on menait des recherches sur le rôle de chaque outil en fonction des matières», se remémore-t-il.
En 1989, ils font partie des pionniers à intégrer la technique de jet d’eau grâce à «un concours de circonstances» avec a volonté de savoir quelles étaient les applications de cette technologie qui pourraient bénéficier au monde entrepreneurial. En 1996, la même approche se développe autour de l’azote puis en 2005 avec le procédé Cold Spray (re-vêtement projeté à froid sur tous les substrats).
Et à chaque fois, la même méthodologie : les équipes composées d’ingénieurs se posent des questions, une thèse doctorale est ensuite menée autour d’un travail scientifique et technologique puis des travaux de ressourcement sont engagés, soute-nus financièrement par le GIP Objectif Meuse. C’est à cette occasion que les nouvelles fonctionnalités sont découvertes. «On maîtrise des technologies pour apporter des solutions techniques non polluantes», assure Raffaël Masiello. La découpe par l’azote permet ainsi de décaper précisément des surfaces contaminées.
Bien connu et reconnu au niveau international et national, le laboratoire de recherche souhaite démocratiser l’accès à la recherche et à la technologie des PME.
Contrairement aux idées reçues, les grands groupes ne sont pas les seuls à faire appel à cet acteur meusien. Si le site barisien travaille avec des grands noms du CAC 40, cela a permis la mise en forme d’une machine spéciale pour rétrofiter des moteurs ou encore développer la chaîne de démantèlement de missiles EXOcet, il rappelle sa volonté d’apporter des solutions à tous les dirigeants confrontés à des problèmes techniques, que ce soit un boulanger qui a la nécessité de découper des miniatures ou encore un carreleur qui pourrait également avoir recours à leurs services pour réaliser de la marqueterie.
«À chaque fois qu’on nous contacte, c’est que le dirigeant est face à une impasse», explique Raffaël Masiello.
Ce fut le cas de l’atelier de métallerie de Sommedieu Blanchefleur pour corriger un défaut face à un mur pas droit. «On a été capable de réaliser des pièces sur mesure, dont il avait besoin.»
Autre exemple avec le pisciniste Palazzo qui recherchait une solution de bord arrondi. Les équipes se sont donc lancées dans un travail d’investigation avec le jet d’eau. «Ces solutions s’inscrivent dans une volonté de rentabilité, de préoccupation du prix. Le jet d’eau est capable par exemple de découper du marbre pour des réalisations de pièces d’art pour des pierres tombales pour un client. Notre technologie lui coûte dix fois moins chère que ce qu’il devait faire auparavant», confie le patron du CRITT.
Le site barisien est équipé de machines mises à disposition des entreprises avec le jet d’eau ou jet d’azote (découpe, décapage, fonctionnalisation), le Cold Spray (traitement de surfaces), les ultra-sons (nettoyage), la conception numérique ou encore le contrôle numérique non destructif.
Pour les interventions dans les usines, lorsque les ingénieurs et les doctorants ont identifié une solution, l’accompagnement se fait à chaque étape : réalisation d’un cahier des charges précis, transmission des coordonnées des professionnels en me-sure de créer les machines spécifiques, conseil sur les devis puis formation des collaborateurs.
«C’est souvent un “one shot” pour le dirigeant mais cet investissement est rentabilisé sur le long terme», analyse le patron du laboratoire meusien.
Mi-septembre, une convention cadre a été signée entre le CRITT TJFU et le
MFC Pôle – Pôle de compétitivité de Monastir (Tunisie) avec la volonté de créer une synergie commune, d’utiliser les compétences des uns et des autres et ainsi parfaire la relation intra-structurelle.
Que ce soit avec le Japon (azote liquide), le Luxembourg, le Chili, le Costa Rica, une entreprise Tchèque ou encore l’école des Mines de Paris autour d’une plateforme partagée, ce travail de réseau et de partage de compétences est mis au service des PME françaises.
Article paru dans l’Est Républicain du 8 septembre 2023 –
Le Carnot Icéel, organisme lorrain regroupant une trentaine de
laboratoires et le Groupement d’Intérêt Public (GIP) Objectif Meuse ont
signé un pacte de partenariat ce mercredi 6 septembre. L’objectif :
« soutenir et dérisquer » les projets innovants des entreprises.
« L’innovation dans le milieu rural peut s’avérer difficile. Nous voulons casser les verrous techniques ou technologiques qui peuvent exister. » C’est dans cette volonté que le Carnot Icéel et le GIP Objectif Meuse ont signé un partenariat, ce mercredi 6 septembre. Autour de la table étaient également rassemblés l’Université de Lorraine, l’ANDRA, la CCI et le CRITT-TJFU, un laboratoire de recherche barisien. « Lorsque des TPE et PME veulent lancer un projet innovant, avoir une nouvelle machine par exemple, et qu’elles ne savent pas vers qui se tourner, le Carnot Icéel va les orienter vers les bons interlocuteurs », à savoir les laboratoires qui composent l’institut, explique Jérôme Sterpenich, directeur du Carnot Icéel.
Concrètement, cette signature vise à « dire aux entrepreneurs qu’ils ne sont pas seuls dans leurs projets », selon Jérôme Sterpenich. Et tous les acteurs présents sont unanimes : « c’est en échangeant que des solutions seront trouvées. » Parfois, des entrepreneurs peuvent se retrouver bloqués dans le développement d’un nouveau projet. « Le problème se cache parfois au fond d’un atelier. On doit donc aller sur le terrain, rencontrer ces chefs d’entreprise », affirme Jérôme Dumont, président du GIP OM et du conseil départemental. Il s’agit donc, selon lui, de « sortir l’entrepreneur de son isolement », notamment à travers des groupes d’échange.
Au-delà de l ’accompagnement et du suivi des entreprises , ce partenariat tend à valoriser l’innovation en abaissant le coût des investissements. Car parfois, la recherche technologique ou technique coûte trop cher à des PME. Ainsi, « la première phase du projet sera financièrement prise en charge par le GIP OM », annonce sa directrice Mélanie Varnusson. Une aide permettant aux entreprises de « valider leurs idées avant de s’engager pleinement dans la réalisation de leur projet. »
Pour le Carnot Icéel, « c’est un moment important, on devient partenaire d’un territoire ». Le président du Conseil Départemental reconnaît que « l’innovation dans les milieux ruraux a ses contraintes, mais aussi ses avantages : tout le monde se connaît, le réseau permet de belles évolutions et de faire témoigner des belles réussites. » Le GIP, fonds en lien avec l’installation du laboratoire de Bure , se félicite également : « Nous sommes le premier financeur public. Entre 2021 et le premier trimestre de 2023, 131 projets ont été financés, soit près de 17 millions de subventions », annonce Mélanie Varnusson.
Article du Républicain Lorrain par 18 avril 2017.
Dans le paysage de la recherche appliquée aux matériaux, le centre régional de l’innovation et du transfert de technologies-techniques jet fluide et usinage a su se tailler une solide réputation.
Développer les fluides et les matériaux du futur, voilà plus de 30 ans que les chercheurs et techniciens du Critt-TJFU (centre régional d’innovation et de transfert de technologies-techniques jet fluide et usinage) s’y emploient. Labellisé centre de ressources technologiques du Grand Est, le Critt est le laboratoire meusien de recherche de l’institut Carnot Iceel.
Par des procédés propres et respectueux de l’environnement, le Critt développe des technologies innovantes basées sur des fluides extrêmes pour élaborer des matériaux du futur. « Afin de donner à ces matériaux des propriétés nouvelles, d’esthétique, de résistance, d’imperméabilité, antibactérienne… », énumère Raffaël Masiello, le directeur. C’est dire si le champ de recherche du Critt est large et varié. C’est aussi le grand projet des prochaines années pour le centre de recherches, avec la création d’une plateforme technologique Surfo3m avec en son sein trois technologies : l’azote supercritique, le jet d’eau haute pression et le cold spray.
La vocation de la plateforme est de développer des matériaux aux surfaces fonctionnelles et intelligentes. Pour ce faire entre le contrat de plan Etat-Région 2015-2020 et le GIP Objectif Meuse, un investissement de 2 M€ est programmé, ainsi que l’embauche de trois doctorants qui rejoindront les 12 salariés du Critt.
Le laboratoire meusien poursuit le développement de solutions technologiques inédites au niveau mondial, et spécifiques au territoire pour le nucléaire, l’aéronautique, le transport. Parmi les gros clients du centre, on trouve PSA, Safran, Renault, Airbus… Au-delà de la recherche, le Critt accompagne aussi les PME dans leur développement technologique, en transformant ses connaissances et recherches en solutions technologiques innovantes pour les entreprises.
2, avenue de la Grande Terre
55000 Bar-le-Duc
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